Spectacle, atelier-spectacle d’écriture automatique
(pour auteurs et spectateurs), en toutes langues
Conception, mise en scène, scénographie, manipulation : Ézéquiel Garcia-Romeu
Crédit photographique : Lin Delpierre
La présentation de cet objet théâtral a eu lieu à la Mousson d’été en août 2006. Jean-Marie Piemme, David Lescot, Aurélien Recoing, Joseph Dinan, Marie Dilasser, Aziz Chouaki sont parmi les premiers dramaturges ayant participé aux séances publiques d’écriture du Scriptographe.
Imaginez un monde souterrain d’où un manipulateur d’êtres aux résonances spectrales, manœuvre des trappes au milieu d’une table et présente en guise de repas, des motifs de vies et de natures mortes, pour que les auteurs et dramaturges accoudés à leurs écritoires, s’inspirent du motif présenté par cet Hadès.
Le Scriptographe est une table, à classer dans la catégorie des gros stupéfiants hypnotiques. Remède d’approche irrationnelle de l’écriture. Il serait plus juste de dire, un trou à écriture, vortex vers lequel l’œil et la “cafetière” de l’auteur seraient aspirés, pour que l’encre se déverse gentiment comme un miaulement de chat noir, en rut. S’il s’agissait de la cabine au long court de Konrad, nous y verrions tout de même le laboratoire de Faust où Méphisto œuvrerait sous la table à la connaissance de l’œuvre…
Atelier d’écriture automatique par le visuel, coupure avec le temps et le jugement, décrivons plus simplement l’objet pour votre compréhension: sur la table se trouvera un rouleau de papier de Chine ou d’Arabie, ou plus exotique encore, de pays lointains, bien enroulé sur lui même en son sommeil. Se déroulant par magie, il sortira de son hiver, pour la nuit de l’esprit, et laissera échapper par une trappe centrale, une salve fétide d’objets et de personnages “scéniques” au destin enluminé. Diable! Comment réagiront nos savants auteurs réunis autour de cette tentation? Ils tenteront de rattraper le temps avec le gargouillis de l’encre, ils feront onduler le trait humide de leurs cadrans, pour rendre à la table la sève quelle leur aura donnée. Et puis, par mégarde, ils iront au-delà du sens, distraitement.
Quelle fin pour tout ça? D’abord un bon verre de vin pour ces travailleurs des signes; ensuite la lecture de chacun des textes par chacun d’eux, car après avoir hypnotisé vos yeux de spectateur, c’est pour vos oreilles que leur langue travaille à décrypter…
PRODUCTION / COPRODUCTION
Production : Théâtre de la Massue, Compagnie Ézéquiel Garcia-Romeu
Coproduction : Maison Folie des 3 Moulins de Lille, La mousson d’été